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5 mars 2012

L’idée de protéger le patrimoine végétal de Belledonne est devenue une évidence pour moi durant les années 90. Les deux massifs dans lesquels je marchais beaucoup étaient la Chartreuse (j’y résidais à l’époque) et Belledonne. Dans l’un comme dans l’autre, j’assistais depuis de nombreuses années à un pillage du végétal de toute sorte, mais surtout des espèces les plus protégées comme : le lis orange, le lis martagon, la gentiane jaune, la gentiane de Koch, la grassette à grandes fleurs ... La liste serait fort longue.

 

En 1998 je déménageais pour m’installer dans le massif de Belledonne et montais la première étape du projet « Patrimoine végétal de Belledonne » : actions de sensibilisation dans les villages où j’allais faire des photos de plantes, échanges avec les habitants (et parfois les promeneurs) sur la richesse de ce patrimoine, la nécessité de le mieux connaître, et donc de mieux le protéger, voilà ce qui portait mes pas. Des ateliers ponctuels de cuisine de plantes sauvages dans le massif et la vallée du Grésivaudan allaient dans le même sens.

L’association la Sauge et le Cosmos, née en 1996, a de fait porté cette étape qui nous a permis de composer, au cours de l’année 2002, 16 cartes postales de 16 plantes présentes dans le massif. Cela a été la première étape, la première pierre, la première graine...

La Sauge et le Cosmos porte aujourd’hui ce projet étoffé et bien plus réfléchi, à qui nous avons donné les initiales : MPVB pour Maison du Patrimoine Végétal en Belledonne, dont cet ouvrage est la deuxième étape.

Le projet s’est étoffé avec le temps car il nous semble peu possible de faire de la protection végétale sans avoir un lieu dédié. Mais un conservatoire botanique de plantes d’altitude ne peut vivre que grâce à des subventions... Nous souhaitons aussi faire mieux connaître aux locaux et aux estivants les espèces les plus courantes et leurs usages, ce qui implique un second espace de jardin ; nous souhaitons encore faire connaître des plantes des montagnes du mondes, ce qui entraîne la nécessité d’un troisième espace... (À l’image du végétal, le projet a pris de l’ampleur !)

Il nous faut aussi pouvoir vivre sur place pour accueillir les gens, pour animer le lieu, pour mener nous-même le travail de recherche et d’enseignement qui nous tient à coeur. A donc pris place dans le projet une partie production de plantes aromatiques d’altitude, dans un premier temps à des fins de transformation pour élaborer des produits : alcoolatures, teintures, huiles, élixirs floraux....
Pour tout cela, il faut un laboratoire de transformation, une salle de cours, un espace pour les ateliers cuisine... un espace dédié lui aussi, mais que nous souhaitons le plus ouvert possible et le plus partagé possible ; c’est ainsi que nous réfléchissons à une mutualisation complète des équipements. (avec qui ?)

Nous rencontrons tous ceux qui, de près ou de loin, ont un lien au monde végétal, principalement dans le massif et notre vallée du Grésivaudan, mais aussi plus loin, pour voir des approches différentes, complémentaires, questionner des responsables de jardin, des spécialistes de la transmission d’information, d’apprentissage, des cultivateurs cueilleurs...

Nous enrichissons notre projet de jour en jour. Il est soumis à une étude qui est en cours de réalisation et se finalisera en juin 2013. Cette étude est soutenue par la CRESS (Comité Régional d’Économie Solidaire et Sociale) de Lyon. Elle mettra en évidence les points forts mais indiquera aussi les éléments qu’il nous faudra encore retravailler dans une phase future que nous souhaitons être de réalisation.

Pour en arriver à la réalisation, il faudra bien sûr trouver le lieu adéquat, et les partenaires pour le réaliser tant sur le plan financier que technique. C’est pourquoi nous allons mettre en place un comité de pilotage du projet, qui devrait se réunir prochainement et suivre l’évolution et la réalisation. Nous souhaitons que parmi ses membres figure l’Espace Belledonne, aujourd’hui association, mais qui changera de statut pour devenir la structure de préfiguration du futur Parc Naturel Régional de Belledonne (PNRB).

Dans ce projet, une partie non négligeable sera consacrée :
* à l’enseignement par le biais de stages, de cours au long de l’année, de sessions courtes, d’ateliers botaniques, de sorties botaniques et contées...
* aux ateliers de fabrication de gels, baumes, laits, huiles de massage à usage familial...
* aux échange pratiques sur les techniques, les usages alimentaires du végétal...

Il y aura aussi des rencontres :
* autour des techniques de culture : permaculture, compost, reproduction, bouturage...
* autour du monde végétal : initiation à la botanique, approche des formes galéniques, connaissance des grandes familles de plantes et leurs cultures...
* autour de la symbolique, des usages thérapeutiques, des périodes de cueillette, des temps de séchage, des modes de stockage...

Comme vous le voyez, nous sommes toujours dans l’énergie de la rencontre et du partage. Il nous semble, au sein de l’association, qu’il est urgent de remettre à la portée de chacun, ce savoir végétal qui fut un des fondements de notre société, tant sur le plan thérapeutique que sur le plan protection.

Merci, de votre soutien à ce projet.

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