Primevère officinale

11 avril 2023

Origine du nom :
La primevère officinale s’est appelée de par le passé primavera : « la première vraie »… aujourd’hui son nom scientifique est Primula officinalis ou P. veris ; Primula vient du latin primulus « tout premier » faisant écho à la précocité des fleurs dans la saison et veris signifie printemps.

Autres nom, genres et famille et biotope
Dans les ouvrages anciens elle peut être nommée : oreille d’ours, herbe à la paralysie, herbe de Saint-Paul, clé de Saint-Pierre, coucou, primérolle, printanière...
Elle peut être confondue avec la « Primevère élevée ». Il existe d’autre type de primevères, qui ne portent pas le doux nom d’officinale : primevère à grandes fleurs, primevère auricule, primevère farineuse, la primevère acaule...
Le genre Primula est riche d’environ 430 espèces et continue à s’étoffé puisque le Dodécatheon vient de rejoindre le groupe. Sa famille botanique étant les Primulacées
La primevère officinale apprécie les bois, les prairies plutôt humides, on la trouve de mars à mai en vallée et en altitude jusqu’en juin.

Usages
Toute La plante était utilisée : racine, tiges et feuilles, fleurs…
Les principaux constituants connus aujourd’hui sont : « Les principes actifs de la primevère sont des glycosides phénoliques (primulavérine), des flavonoïdes (rutine, quercétine, etc.) et des saponines de 8 à 10 % (savons naturels) dont l’acide primulique, la privérogénine B et l’anagalligénine A, de la silice, des tanins, des sucres, des colorants. Les saponines seraient à l’origine des propriétés expectorantes et diurétiques de la primevère. »
Les anciens lui trouvaient des propriétés : anti-spasmodique, analgésique, expectorant, diurétique doux, vermifuge, sudorifique ; améliore les névroses légères ; hémolytique (en usage externe).
A ce titre ils utilisaient la primevère :
 • En usage externe :
En compresse d’eau bouillie (décoction) pour soulager les contusions, blessures par compression. Pour autant le souci ou l‘arnica semble plus efficace pour les coups.
 • En usage interne :
Grippe, bronchites, pneumonies, coqueluche, lithiases urinaires, céphalées, migraines, névralgies, rhumatismes, goutte, vertiges, hystérie, convulsions infantiles, vomissements...

On avait l’habitude de proposer des formes galéniques très différentes dans des temps plus anciens : vin, infusion, décoction, macération huileuse, teinture, extrait aqueux, sirop, suc.
En homéopathie on trouve la trouve en Teinture Mère TM et dilutions jusqu’à la trentième centésimale Hahnemannienne et on l’utilise en cas d’éruption œdémateuse papulo-vésiculaire, d’éruption inflammatoire, de prurit cutané, d’eczéma du cuir chevelu.

Son élixir floral est expérimental, son domaine de définition est en lien avec la mise à jour (la première au soleil du printemps) d’éléments qui ont pu dans notre vie être un frein, problème de peau, d’apparence physique, mais aussi la difficulté de s’accepter tel que l’on est. Les études définiront ou pas un profil plus clair.

Sans aller dans une description botanique que l’on trouve dans toutes les flores, sa fleur a à la base de son calice une perle de nectar au gout d’abricot.

En plus

Au Moyen Âge selon une tradition venant de l’Antiquité, on a longtemps considéré la primevère comme le remède spécifique de la paralysie. Le Dr Chomel, médecin de Louis le quatorzième, l’utilisait pour la paralysie de la langue et le bégaiement. L’Abbé Kneipp la préconisait pour soigner l’arthrite. Il disait : « si vous avez une prédisposition à l’arthrite ou que vous souffrez déjà de cette maladie, buvez pendant un certain temps de la tisane de primevère, chaque jour une tasse, les douleurs seront atténuées et finiront par s’éteindre ».
Karl Von Linné utilisait ses qualités sédatives : “ elles calment la douleur et provoquent le sommeil”. Quant à Lieutaud et Leclerc, le premier pensait qu’elle était une bonne aide en cas de contractions nerveuses de l’estomac, et de crises d’apoplexie. Le second en utilisait la racine, car « elle augmente les sécrétions salivaires et bronchiques, soignant ainsi la coqueluche ».
Les suédois la mettaient dans une boisson fermentée par du miel et il est dit qu’elle empêche, alors la bière d’aigrir.

Quelques recettes
• En salade rien de mieux que des jeunes feuilles douces et sucrées
• Pour en faire une infusion 30 g de feuilles et fleurs pour un litre d’eau bouillante ; couper le feu, laisser infuser 3 minutes et boire de 3 à 4 verres par jour entre les repas.
• Un délicieux sirop peut être fait avec les fleurs fraîches : cuire 100 g de fleurs fraîches dans 600 g d’eau et de sucre au bain marie mettre en bouteille et conserver au frais.
• Si l’on veut réaliser une liqueur, on remplit de fleurs -sans les tasser- un bocal à grande ouverture, (type jus de fruits ou gros pot de conserve en verre) on ajoute un demi-litre d’eau-de-vie de fruit et on laisse macérer entre 5 et 8 jours. Dès que les fleurs perdent leurs couleurs, on filtre et mélange à part égale avec un sirop de sucre.

Faites attention, les feuilles ne séchant pas facilement il est parfois nécessaire de les couper en petites lanières, on le fait avec des ciseaux en céramique et perpendiculairement à la nervure centrale. Quant aux fleurs, elles prennent parfois la couleur rouille : c’est souvent dû à une cueillette faite au mauvais moment ou au fait qu’elles étaient encore trop humides.
1 SIC le Vidal https://www.vidal.fr/parapharmacie/phytotherapie-plantes/primevere-officinale-primula-eliator.html

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