Le noisetier - Corylus avellana - Famille des Bétulacées

LE NOISETIER : CORYLUS AVELLANA

Le noisetier fait totalement partie de notre paysage alpin, on le reconnait en février quand il se pare de ses chatons, puis à l’automne quand il nous offre ses fruits à nous humains mais aussi au monde animal. Il est commun, spontané dans l’ensemble de l’Europe, en Asie Mineure, dans le Caucase, en Afrique du Nord, et jusqu’à la Péninsule Scandinave, mais aussi vers l’Oural, le Liban et l’Iran.
En France, il est très présent dans le centre, tout l’Est et dans les Alpes on le trouve jusqu’à 1700 m. Il est présent en Suisse, puis il se fait plus rare à l’Ouest et en bord de Méditerranée.

BIOTOPE

Il aime les sols de basiques à très légèrement acides, plutôt frais. Présent dans les bois de climat tempéré, c’est une espèce de mi ombre (à respecter pour les cultures), qui aime les clairières, les bois ouverts, les chemins et les haies. Considéré comme une espèce pionnière, il est souvent présent avec ou après les aulnes. Il apprécie les sols riches.

Il est très cultivé, bien au-delà de son aire naturelle, en Turquie par exemple qui en est le premier pays producteur au monde avec 75 % de la production mondiale (qui est de l’ordre de 1 million de tonnes), seul souci, la Turquie a vu passé les nuages de Tchernobyl, et la demi-période de la noisette est longue…

Petit conseil alors, pour votre consommation il est mieux de lui préférer les italiennes du sud… L’Italie est le deuxième producteur mondial avec 13% ; suivi des USA et la Chine, dans ces deux derniers la production est issue de cultures récentes, car le noisetier n’y est pas indigène.

BOTANIQUE

Le noisetier est presque un arbre de 3 à 5 m de haut et qui peut atteindre parfois 8 mètres. Il a un port érigé qui s’élargit au printemps, en se ramifiant abondamment à la base à cette période de l’année, en cépée.
Les branches de l’année sont d’un brun vert, alors que les branches anciennes sont brunes et ridées

L’écorce est lisse, gris-brun, parfois cuivrée avec des stries blanches ; elle peut s’enlever aisément en pellicules horizontales minces, dénudant ainsi la branche, qui fut longtemps utilisée en vannerie particulièrement pour les anses….

Portées par un pétiole court, les feuilles dont caduques, alternes et elles mesurent entre 8 et 10 cm de long et 6 à 8 de large. Elles sont vert clair jeune et vert dense adultes, elles sont dentelées et lobées et de forme cordée (en cœur). A L’automne elles deviennent jaune à brun rouge. Le plus souvent elles sont par groupe de 4. Lorsqu’elles sont jeunes elles sont pliées en éventail, comme celles de la reine des prés ou du charme, son cousin…

Suivant les régions, on trouve les fleurs du noisetier de décembre à mars. Les fleurs unisexuées se trouvent sur un même pied : les chatons mâles fleurissent en premier, généralement en février mars, les fleurs femelles sont très petites, dissimulées dans leur bouton, elles sont de couleurs rouges, petites en forme de fin plumeau et sont positionnées sur le rameau avant les chatons. La fécondation est croisée grâce au vent, c’est la raison pour laquelle on voit les chaton mâle une dizaine de jours avant les fleurs femelles, pour assurer un maximum de chance à la fécondation. Pour autant dans cette période s’il ne fait pas froid, les abeilles se nourrissent de ce précieux pollen précoce qui est béni pour elles.

Les fruits ou akènes sont nommés : noisettes, elles sont protégées dans une coque, soutenue par une sorte de capuchon (mot du grec ancien ????? (« capuchon »), car l’involucre de la noisette ressemble à un petit capuchon) qui est le plus souvent de couleur verte, et qui bruni à maturité tout comme la noisette qui mature s’en détache aisément. Les noisettes sont souvent regroupées par 3-4.
Les noisettes sont une source de nourriture pour les écureuils, les cervidés, les pics, les ours quand elles sont sur l’arbre, mais aussi, quand elles sont au sol pour les sangliers et les faisans entre-autre…

LA NOISETTE

Considérée comme un fruit oléagineux, elle est goutée et appréciée par les animaux dont les humains…Pour 100 grammes, c’est une source intéressante de :

- Lipides :

• oméga 9 ou acide oléique (45,7 g),
• oméga 6 acide linoléique (5,25g)
• oméga 3 acide alpha-linolénique (0,057g)

- De vitamines : A2 (0,11%) ; B1 (34,55%) ; B2 (7,86%) ; B3 (6,88%) ; B5(15,5%) ; B6 (66,43%) ; B9 (60,50%) ; C (>0,63%) ; E (47,08%) ; K1 (18,93%)

 De minéraux : Calcium (116 mg) magnésium (138 mg), phosphore (340mg) potassium (860 mg), sodium ( 5mg)

 D’oligo éléments : manganèse (3,9 mg), cuivre (1,7 mg), fer (3mg), Zinc (2,3 mg), des traces de sélénium et d’iode

 Et de fibres diverses

Pour 100 gr de noisettes : 628 kal, 17 g de protéines, 7,2g de glucides, et 56,9g de lipides, enfin 11,6 g de fibres et zéro de cholestérol !!!! Côté cuisine elle se laisse bien apprivoiser voir une recette proposée par Éric dans notre rubrique recette.

La noisette est aussi connue pour aider à la :

- Diminution du risque de maladies cardiovasculaires et de diabète de type 2., elle est hypoglycémiante.

 Diminution du risque d’ablation de la vésicule biliaire et de cancer du côlon chez la femme.

L’effet de la consommation de noisette a été évalué dans quelques études. D’abord, l’ajout quotidien d’environ 70 g de noisettes à l’alimentation pendant 30 jours a amené une diminution du cholestérol total et du cholestérol-LDL (« mauvais » cholestérol)

En savoir plus dans :
https://www.passeportsante.net/fr/Nutrition/EncyclopedieAliments/Fiche.aspx?doc=noisette_nu

La noisette est à conserver au frais pour éviter les mites, mais aussi les charançons…dans une boite hermétique
En pâtisserie elle compose le pralin : il suffit de faire un caramel autour des noisettes et de le réduire en poudre au blender. On peut éventuellement ajouter des amandes, mais ce n’est plus vraiment un pralin

L’HUILE DE NOISETTE (Huile végétale HV)

Elle est souvent recherchée pour sa finesse, évitez de l’acheter toastée, c’est-à-dire grillée, car la noisette aura perdu une bonne partie de ses propriétés. Elle s’harmonise bien avec toutes les salades de type vertes ou endives, pour assaisonnement de plat à la sortie du four, de tomate confite ou de poissons et fruits de mer juste avant de servir. Si elle peut être appréciée pour la pâtisserie nous la déconseillons chauffée… comme la plupart des huiles.
Elle est aussi recherchée et appréciée, pour toutes les crèmes de soin de la peau, de par ses qualités antioxydantes et de son toucher non gras. L’HV de noisette prévient de la déshydratation, elle a des propriétés cicatrisantes et apaisantes, de plus elle active la micro circulation sanguine et aide à décongestionner (parfois associée à la HE de cyprès). Elle est efficace sur : les soins de peaux grasses et mixtes, mais aussi les cicatrices de par sa fusibilité accompagnée d’huiles essentielles choisies pour leur tropisme cutané. Elle est utilisée aussi quand le corps manque de tonus avec des huiles essentielles revivifiantes ou pour les cheveux gras ou secs. Elle doit toujours être conservée dans un endroit frais, pour éviter son oxydation.

LE LAIT DE NOISETTE

Il suffit de broyer très finement les noisettes (dans un mixer-blinder) , et petit à petit rajouter de l’eau jusqu’à avoir la texture voulue, puis filtrer le mélange, il y aura d’un côté le lait, d’un autre ce que l’on pourrait appeler un ‘tourteau’ que l’on peut pré-sécher au four et utiliser ensuite en cuisine. Il conserve de nombreuses qualités de la noisette car il n’est pas chauffé pour être obtenu…Généralement pour tous les laits d’oléagineux la proportion est de : 100 g d’oléagineux pour 1 litre d’eau.

NOISETIER ET TRUFFE

Plus récemment le noisetier à intéresser les trufficulteurs, car ce sont des arbres qui peuvent vivre en symbiose avec la truffe… tout particulièrement l’espèce Tuber uncinatum souvent appelée truffe noire de Bourgogne, de Champagne ou d’automne ; recherchée pour ses arômes subtils. Elle pousse sous de nombreux arbres comme le pin sylvestre, le charme, le hêtre ou le noisetier et fut très prisée de 1750 à 1850 environs avant que Tuber melanosporum – la truffe noire du Périgord – ne vienne lui faire de l’ombre.

Les truffes sont une bonne source de protéines, de glucides, de fibres (intéressantes pour le microbiote impliqué dans l’obésité et le diabète de type II, de Fer de Potassium, elles sont également riches en vitamines B1, B2, B3 et B9. Ces nutriments font de la truffe un aliment riche et bénéfique à la santé. Ils lui confèrent des propriétés antioxydantes, anti-inflammatoires et antimicrobiennes.

RADISTÉSIE

C’est sous le nom de coudrier qu’il est plus connu chez les chercheurs de sources.
Qui utilisaient une branche « double » dont ils ouvraient chaque partie pour rendre visible leur jonction en une seule branche.
Cette branche principale montait ou descendait en fonction de la « convention mentale » du sourcier, cela lui permettait dans un champ de dire où se trouvait l’eau et sa direction …

COTE CULTURE

Il existe une multitude de cultivar, il est judicieux de gouter le fruit, car s’ils les noisetiers se ressemblent tous, ils diffèrent de goût. La sélection ci- dessous est assez adaptée à nos montagne, mais tout revendeur aguerrit vous conseillera au mieux…

• Corylus avellana ’Aurea’ noisetier à feuilles dorées ’Aurea’ 2,50 à 3 m
• Corylus americana le noisetier américain, qui est de haute rusticité -17 à-22 °
• Corylus avelana ‘Cosford’ noisetier de Cosford rusticité -15° , résiste aussi à la sècheresse
• Corylus avelana « rouge de Zeller » avec son feuilllage pourpre peut aussi séduir poue ajouter de a couleur au jardin…

PETIT PLUS

La noisette fait partie des 12 desserts de Noël en Provence, on a l’habitude de dire des « trois derniers » peut être ceux qui sont le plus utiles dans l’avancée en âge…, qui sont : la noix, l’amande et la noisette.
Ces trois oléagineuses sont liées au cerveau, la noisette par théorie des signatures est liée à l’hypophyse…
Il est intéressant de voir les compositions respectives de ces trois fruits à coque, dans leur affinité au fonctionnement cérébral et dans leurs capacités à préserver dans le temps, des membranes cellulaires perméables et résistantes, ce que renforce l’accord des oméga 3, 6 et 9 au sein de ces « trois desserts ».