Aneth
L’aneth est une plante relativement connue aujourd’hui c’est une plante herbacée, annuelle (quelquefois bisannuelle) d’une hauteur comprise entre 50 cm et 1,50 m, d’une extension de 30 à 40 cm par pied. Le plus souvent elle est cultivée comme plante condimentaire pour ses feuilles et ses graines. Il ( si je passe au masculin c’est que aneth est masculin) est appelé parfois : Fenouil puant, fenouil bâtard, faux anis, Racine du Saint Esprit, Herbe des Anges...…
Nos remerciements à la société des plantes détentrice de cette planche ancienne
PRESENTATION GENERALE
Nom scientifique
Il a de nombreuses dénominations latines qui quand on cherche lus loin complète les connaissances que l’on peut acquérir : Anethum sowa Roxburgh, Ferula marathrophylla W. G. Walpers, Peucedanum anethum Baillon, Peucedanum graveolens L., Peucedanum sowa (Roxburgh) Kurz.
Noms à l’étranger
En Grande Bretagne comme en Allemagne on la nomme Dill ; Eneldo en Espagne et Aneto en Italie. Il existe une autre Aneth espèce que l’on trouvait dans les moissons anethum segetum
Étymologie
Son nom vient du grec : anêthon, d’origine inconnue et graveolens du latin, a forte odeur (gravis = lourd, fort et olens = sentant)
Famille
L’Aneth est de la famille des Apiacées anciennement les Ombellifères. Pour les anthroposophes cette famille a une grande affinité avec l’air, et cela peut expliquer en partie pourquoi leurs graines, ont une action efficace sur lea météorisme.
ORIGINE LOCALISATION ET BIOTOPE
Originaire de l’Asie Occidentale probablement entre le Caucase et l’Inde, l’aneth s’est parfois acclimaté au Sud de la France. La plante est spontanée Italie, Espagne, Portugal. Elle est le plus généralement cultivée sous nos latitudes et est très prisée dans les Pays Nordiques ou elle est utilisée comme aromatique… Avec du saumon par exemple voir recette …
On la trouve spontanée dans les moissons (à ne pas confondre avec A. segetum) et cultures çà et là, en région méditerranéenne ; elle est cultivée et/ou subspontané ailleurs comme Europe méridionale et jusqu’en Afrique septentrionale.
Biotope
Il aime la lumière, n’aime pas l’air humide, n’aime pas avoir ses racines dans l’eau, une température à 15° est bien pour sa croissance, il est préférentiellement continental (peu marin) et préfère un PH basique, un sol humide avec un terrain de type argileux et riche en nutriments. L’aneth ne tolère pas le sel et a besoin de peu d’apports organiques
BOTANIQUE
La racine elle est pivotante, de type très fine carotte…
Les tiges sont rondes, érigées et finement striées puis ramifiées.
Les feuilles sont alternes, les basales sont pétiolées, les supérieures sont sessiles. Elles sont finement limbées (très découpées) et portent des gaines courtes, marginalement scarieuses et bordées de blanc. Les limbes 2-3 sont profondément découpés dont les derniers segments fins et linéaires sont quasi filiformes.
L’inflorescence est en ombelle lâche (ce qui explique une qualité de son EF) et plate, de 15 à 30 rayons inégaux, à pédoncules rameux (rayons nombreux et inégaux) d’aspect jaune verdâtre, sans bractées ni bractéoles. Le calice est à limbe nu. Les corolles formées de 5 sépales non développés, courts et de 5 pétales libres de couleur jaune, nervurés de brun. Ils ont un apex très incurvé. Les styles sont courts, d’abord dressés et ils se recourbent après la floraison.
Le fruit est un diakène, ellipsoïdal ou ovo-ellipsoïdal brun strié de jaune, nettement aplati dorsalement. Les côtes dorsales filiformes sont légèrement proéminentes. Les côtes latérales sont en forme d’aileron étroit se réduisant à chaque extrémité. Elles se font face deux a deux (2 graines)
La floraison a lieu de juin à septembre, elle est très nectarifère et très appréciée des abeilles.
PARTIES UTILISEES :
Toute la partie aérienne :
- Les tiges pour les assaisonnements culinaires
- Les feuilles pour leur odeur et leur goût prisé dans les pays nordiques entre-autre.
- Les fleurs pour l’élixir floral que l’on retrouve dans la Gamme de DEVA ou de la FES
- Les fruits-semences sont récoltées à maturité sur l’ombelle, ils ont une odeur de fenouil ils ont d’abord une saveur douce puis piquante qui devient âcre.
PRINCIPAUX CONSTITUANTS CONNUS :
Ils sont principalement dans ses graines qui contiennent : une huile essentielle, renfermant du limonène, de la carvone, de la myristicine et de l’apiol, des tanins et des mucilages et 60 % de carbone ; et en moindre quantité dans les feuilles.
PROPRIETES :
C’est une plante connue pour être : carminative, diurétique et apéritive, proche de l’anis vert ou du fenouil, qu’elle peut remplacer aisément ce dernier. L’aneth est connu pour être stimulant, stomachique, antispasmodique, carminative, et favorisant les règles, et la lactation.
La plante est reconnue aujourd’hui comme un véritable antispasmodique, contre le hoquet, les vomissements, chez l’enfant ou l’adulte. D’après l’école de Salerne qui en dit : « Il a la vitesse du lièvre et la pugnacité de la tortue » ; il agit sur le sang et la bile en dégageant les obstructions, il assouplit et fluidifie.
Il agit sur les liquides du corps (urine, sang, salive, sucs gastriques, bile, lait maternel, mucus pulmonaire). Les qualités stimulantes des glandes salivaires, gastriques, digestives et hépatiques, Lui sont reconnues, il est stomachique, antispasmodique des voies digestives, carminative, hypocholestérolémiante, cholagogue, cholérétique
Il est aussi un très bon décongestionnante bronchique, fluidifiante des sécrétions bronchiques, expectorante, anti catarrhale, mucolytique, anticoagulante, fluidifiante du sang, emménagogue, galactogène, diurétique on peut ajouter encore des qualités anti-infectieuse : antifongique, antibactérienne, de stimulant du SNC et neurotrope.
LES PRINCIPALES INDICATIONS :
Les dyspepsies, le hoquet, l’aérophagie (en particulier les graines), les vomissements, le météorisme, le manque d’appétit, les digestions lentes, la goutte, les douleurs gastriques, la liste est longue…
MODE D’EMPLOI :
Généralement on l’utilise fraîche, ou en infusion de semences ; éventuellement en teinture ou huile essentielle, mais aussi plus fréquemment comme aromate, liqueur, en élixir floral...
On le retrouve en vin, infusion (souvent mélangé à d’autres plantes), en macération, teinture, extraits, huile essentielle, sirop, élixir floral...
ELIXIR FLORAL qui existe dans la gamme Deva depuis longtemps et aussi à la FES :
C’est un élixir qui favorise l’assimilation de la nourriture psychique que sont nos expériences de vie, tout particulièrement lorsqu’elles sont liées à un rythme de vie rapide et exigent. Quand nous nous sentons submergés par trop d’activités, trop de choses qui se « télescopent » l’aneth peut être d’un grand secours. Il s’utilise parallèlement dans toutes les situations ou les choses s’accélèrent, où nous perdons pied, sang-froid et sérénité et passons à côté de ce « devrait » être notre vie.
Il est également conseillé à ceux qui vivent en milieu urbain ou confiné et à qui l’air et l’espace manquent cruellement, à l’instar de des fleurs qui sont à distance raisonnables les uns des autres malgré leur très petite taille, elles sont en ombelles lâches.
On peut aussi le proposer à ceux qui ont besoin d’intégrer rapidement de grandes quantités d’informations. Il nous apprend à distancier les choses, à retrouver vivacité sans s’impliquer systématiquement dans tout.
Il peut être associé à l’élixir de sauge officinale qui elle permet d’intégrer sur le plan spirituel nous expériences de vie.
EN PLUS :
Depuis la haute antiquité il est utilisé comme remède et condiment, on le trouve cité dans « Le papyrus médicale d’Erbers » -1500 AVJC qui mentionne déjà ses propriétés médicinales.
Plus tard, le papyrus magique de Leyde, rédigé en grec, mentionne l’aneth sous le surnom de « semence d’Hermès » de quoi réfléchir.
DIOSCORIDE la proposait pour augmenter le lait des nourrices.
Hippocrate, Dioscoride et Galien, en parlent abondement, ce qui est certainement la preuve que l’aneth a posé le pied sur le sol européen bien avant le début de notre ère.
Les Grecs anciens composèrent un remède à base d’aneth, de fenouil et de racine de verveine afin de combattre la stérilité féminine. Mais aussi en faisaient un usage pour l’épilepsie et favoriser le lait des nourrices.
Du côté des Romains, Pline et Virgile y font référence au tout début de l’ère chrétienne, l’un dans son Histoire naturelle, l’autre dans ses Bucoliques. Les romains l’utilisaient comme aromate, le prisaient et lui attribuaient le pouvoir d’accroître l’énergie physique (les gladiateurs en consommaient régulièrement).
Plus tard sous Charlemagne il fut utilisé pour calmer les convives qui avaient trop bu lors de banquets. Et au Moyen-Âge, ce ne sont pas moins que l’école de Salerne et Sainte Hildegarde qui l’emploient comme remède.
La célèbre école de médecine italienne se fendra même de bons mots à son sujet : « l’aneth chasse les vents, amoindrit les humeurs et d’un ventre replet dissipe les grosseurs ». Il était aussi recommandé pour ses vertus aphrodisiaques et contre « le mauvais sort » des magistes et sorcières. Quant à l’abbesse de Bingen, elle préconise l’aneth en cas de saignement de nez, de maladies pectorales, de douleurs de la rate et de goutte.
L’aneth avait si bonne presse qu’à la Renaissance, il était invité à la table du roi Louis XIV sous la forme de rossolis, une liqueur à base de fenouil, d’aneth et de cannelle, entre autres. Eupeptique, elle permettait au roi de faciliter les digestions pénibles que ses excès de table occasionnaient régulièrement.
A la fin de la renaissance on l’utilisait pour favoriser les capacités du cerveau, les entretenir et les augmenter, sans doute un des aspects du lien à Mercure.
Matthiole (1501-1577) indique que l’aneth était cultivé dans tous les jardins de son temps et qu’il comptait au nombre des ingrédients constituants des thériaques, tandis que ses graines formaient avec la camomille, le mélilot et la matricaire le club des quatre plantes carminatives des apothicaires de l’époque.
Puis, progressivement, l’aneth glissera vers l’Europe du Nord où il est encore abondamment utilisé. Au XVIII ème siècle, une mariée scandinave assurait son bonheur conjugal en ornant son corsage de fleurs d’aneth.
CAZIN (1788-1864) : feuilles, fruits et fleurs sont employés en cataplasme ou fomentation comme résolutives.
Bien qu’endémique aujourd’hui en Europe méridionale, des restes d’aneth ont été découverts parmi les ruines de maisons romaines en Grande-Bretagne, ce qui atteste de la percée septentrionale de l’aneth au cours des siècles encadrant la naissance du Christ.
De façon plus contemporaine les graines servaient à aromatiser le linge. En compagnonnage elle est aujourd’hui associée avec : carottes, salades concombres, et est utilisée pour éloigner les ravageurs. On les administre aussi en lavement à des fins carminatives.
Les graines doivent être semées aussitôt récoltées sinon elles lèvent mal. Semer dans une terre meuble avec une bonne exposition et hormis le binage elle ne demande que peu de soins.
RECETTES :
Sur le plan alimentaire ses qualités condimentaires sont connues depuis toujours, il fait merveille avec le saumon, mais aussi beaucoup d’autres poissons, certaines viandes blanches et les galettes de céréales. Il est évidemment conseillé d’utiliser autant que faire se peut la plante fraîche. Pour la graine on peut la choisir sèche, comme pour parfumer un gravlax.
INFUSION 1 c à café des semences (4 à 8 g de graines) par tasse d’eau bouillante une a deux fois par jour. Facilite la digestion efficace contre les toux spasmodiques.
Ses feuilles fraîches ciselées et ses graines passées au moulin à poivre parfument agréablement les salades. Il s’emploie comme le fenouil dans la cuisson des poisons ; Il corse les confitures et entre dans la composition de nombreuses liqueurs.
L’aneth est utilisé comme condiment dans la préparation de certaines conserves et dans la fabrication de liqueurs digestives comme la Fenouillette de Brive la Gaillarde. On l’emploie dans les marinades de poissons en Suède, au Danemark, les pickles anglais, ou pour parfumer le vinaigre.
Le ratafia de 6 graines « pour soigner l’estomac, la colique les indigestions et les vents »
Il faut 6 pintes d’une bonne eau-de-vie (une pinte = 1l environs) une pinte par bouteille de verre.
Prendre une demi-once (15g) des graines épluchées et concassées des plantes suivantes :
L’Aneth, le Fenouil, la Coriandre, le Chervis (sium sisarum) autrefois cultivé pour sa racine douce qui passait pour aphrodisiaque et que l’on peut remplacer par le Carvi ou l’Angélique, la Carotte et l’Anis de Florence.
Mettre le mélange des 6 graines dans chaque bouteille que l’on laissera infuser au soleil pendant 3 semaines, ou 6 semaines sans soleil.
Le temps écoulé passer le ratafia, et le sucrer à votre convenance, soit par un apport de sirop de sucre soit par une fonte lente de sucre dans la bouteille.
On peut en boire à jeun une cuillère à café ou après le repas la valeur de deux cuillères à soupe !
Vin : Avec 150 grammes de graines d’aneth, 1 litre de vin blanc sec, du miel liquide et un petit verre d’alcool. Faire macérer les graines dans le vin blanc pendant 12 jours, ajouter le verre d’alcool et un peu de miel liquide suivant votre goût. Laisser faire encore 4 jours, filtrer et mettre en bouteilles pour conserver au frais. En faisant fondre 5oo grammes de sucre dans un verre d’eau. Bien mélanger, mettre en bouteille et laisser vieillir.
Liqueur : Avec 15 grammes de graines, 1 litre d’eau de vie, 250 grammes de sucre et 125 grammes d’eau. Faire macérer les graines dans l’eau de vie pendant une semaine. Filtrer et ajouter le sirop obtenu en faisant fondre le sucre dans l’eau pendant 15 minutes. Mettre en bouteilles et conserver au frais
Liqueur de Vaudenac : Avec des ombelles matures d’aneth, 1 litre d’alcool à 900, 500 grammes de sucre et 1 litre d’eau. Remplir une bouteille d’ombelles de fleurs d’aneth. Recouvrir avec l’alcool à 90° et laisser macérer pendant un mois. Filtrer et ajouter un sirop obtenu en faisant fondre à petit feu le sucre dans l’eau pendant 10 minutes. Mettre en bouteilles et laisser vieillir un bon mois avant la dégustation.
Les graines sont employées comme assaisonnement dans les pays scandinaves mais également en Allemagne, en Inde, en Grande-Bretagne, en Russie… Quant aux feuilles vaporeuses et aériennes qu’on trouve fréquemment sur les marchés, elles se lient bien avec les poissons, les crustacés ainsi que certains coquillages.
La sauce Dill, mélange de jus de citron, de crème fraîche et de feuilles d’aneth finement ciselées, accompagne traditionnellement le saumon fumé. A noter que le mot « dill », mot anglais désignant la plante, signifie « calmer » en ancien anglais, en relation avec les qualités antispasmodiques de l’aneth.